Je tape un billet sur mon Motocultor 2023 et je me dis : et si j’expliquais un peu le pourquoi du comment j’en suis à écouter l’extrême de la musique extrême. Je ne parle que metal, j’écoute pas grand chose d’autre à part du classique (sans rien y connaitre) et quelques trucs par ci par là (Hamilton qui me suit toujours). Je parle assez peu de metal habituellement car je n’ai qu’une poignée de potes qui en écoutent (et qui auront été cette année encore mes partenaires du festival). Parcours assez classique au départ, j’entendais du rock enfant (Led Zep, Genesis, les Beatles etc.) qu’écoutais mon père. « J’entendais » car j’étais surtout passif, il ne diffusait pas tant que ça de musique à la maison et je n’étais pas un mordu. Par chance, à l’occasion d’un repas chez des ami.es de mes parents, vers 13 ans, je découvre Metallica sur cassette avec l’album Load. Quelle claque à l’époque ! Quelques jours plus tard j’y retournais pour taxer la cassette et en faire une copie. Tout ça pour que quelques mois plus tard je n’ai plus aucune affinité avec cet enregistrement après la découverte du reste de la discographie qui rendra l’écoute de l’album sans intérêt (mais le pire était à venir avec la bouse de St Anger l’année suivante). Vient la découverte d’un monde : le metal. J’écoute les gros du moment qui passe notamment sur MTV, un peu à l’arrache n’ayant pas de pote qui en écoute ; de nu metal avec Korn, Limp Bizkit, Linkin Park ou Slipknot (ce dernier m’aura suivi longtemps pendant que j’abandonnais les autres) ; de metal indus avec Marilyn Manson ou Rammstein (ce dernier me suivra également longtemps).
La suite, c’est la découverte et la recherche de l’extrême. En 2nde, j’ai entendu fortuitement le black metal de Cradle of Filth, nouvelle claque. La technique vocal m’a laissé pantois, accompagnée de riffs saignant et une batterie des enfers. C’est donc ça qu’il me fallait : plus de rapidité, de brutalité, de sons saturés. J’ai pris mon temps pour vraiment découvrir le style (qui est également très divers) en commençant par les bases : Mayhem, Darkthrone, Marduk, Dissection, 1349 (la baffe de Hellfire wuw), et tous les instigateurs des scènes suédoises et norvégiennes en somme, en accrochant plus ou moins selon les groupes. Découvrir Mayhem, c’était aussi découvrir l’histoire du groupe, entre églises brûlées, suicide, agressions, meurtres, qui jalonnent les débuts du genre et en font également sa notoriété noire et sanglante. J’admet avoir eu une sorte de fascination d’un groupe de personne qui transgresse de façon si spectaculaire les codes et dogmes en place. C’était avant de comprendre que c’est aussi un style gangréné par le nazisme, le fascisme, l’anticommunisme (tout ce qui se trouve à l’extrême-droite pour résumer), et tout ce que ça implique derrière : racisme, supériorité blanche, LGBTIphobie, antisémitisme, paganisme et toute la merde du genre. On y reviendra. J’étais devenu curieux de ce qui se trouve au plus extrême, donc dans mon exploration du genre, j’ai été jusqu’au morceau les plus obscurs, avec des productions abominables et des compositions très nul, mais qui suintait la crasse. Aucun nom de groupe ici, les pires raclures de la terre s’y trouve. À savoir aussi que j’ai une voix que je réfrène du mieux que je peux qui aimerait voir « tout cramer pour repartir sur des bases saines » (oui j’ai les refs que j’ai, me jugez pas trop fort), ou plutôt sans aucune base dans mon cas. Elle est plus ou moins puissante selon les périodes, là elle était à son apogée avec ce type de « musique » (pouvait on encore qualifier ça de musique). Bref, après avoir beaucoup (beaucoup) écouté de black metal divers et varié (sauf le pagan parce que ça a toujours été nul et oui), dont des trucs nazis, (appelé NSBM pour National socialist black metal) je m’en suis doucement éloigné depuis une dizaine d’année, au fur et à mesure de ma formation politique et ma compréhension de l’antifascisme, des luttes LGBTI etc. Vouloir écouter du black, c’est devoir vérifier si chaque membre du groupe n’a pas jouer dans un groupe nazi à côté, s’il n’en côtoie pas, si les paroles sont ok, etc. Un vrai travail que j’ai eu de plus en plus la flemme de faire. Le problème d’un genre composé à 50% de groupes qui sont fafs ou assimilés. Aujourd’hui j’en écoute quasi plus, malgré l’arrivé de collectif comme Antifascist Black Metal Network qui promeut des formations safe. J’ai préféré me jeter dans le death metal.
BIM transition. En terminal, je découvre donc un nouveau genre : le death metal. C’est en voyant le logo de Demilich que par curiosité je m’y met. Quel DELIRE ! La voix est dégueu, les cordes des guitares et basses toutes droit sorties d’outre tombe, la grosse caisse pète à toute vitesse, j’en reviens pas de ce que j’écoute. Malheureusement je vais passer trop de temps sur le black, laissant de côté trop longtemps ce genre. J’écoute rapidement Death ou Possessed, mais les relents thrash metal ne m’intéresse pas vraiment. C’est surtout Obituary vers 2009/2010 qui va vraiment m’y accrocher (Slowly We Rot quelle perle). Je ne le savais pas à ce moment là, mais cette voix est en fait unique. Je l’aime, bien qu’elle soit loin de faire l’unanimité même chez les fans de death metal. Mais je m’égare. S’ensuit les découvertes des poids lourds comme Cannibal Corpse, Deicide, Entombed, etc. Je succombe au growl, aux blasts beats, et surtout aux ruptures de tempo qui me font headbanger comme jamais. Par la suite je deviens fan de Behemoth (jusqu’à ce que le chanteur se revendique anti antifasciste ce sac à merde), et surtout Suffocation, qui sera mon premier pied dans le sous genre du brutal death metal (en vrai c’était Cannibal mais je m’en rendais pas compte au début). On est en 2012, 1er Hellfest sur 3 jours, j’y passe mon temps sous les chapiteaux des scènes Altar et Temple où jouaient à l’époque le black et le death. J’y aurais découvert plein de groupe, mais surtout 3 qui me marqueront particulièrement : Napalm Death, Aborted et Dying Fetus. Le début de la foire à la saucisse dans mes enceintes ! J’en ai pas encore parlé, les thèmes du death sont pas mal variés : la violence, le satanisme, le gore, l’antifascisme, l’écologie même pour au moins un… Bref, y a de tout. Après le HF et la découverte des 3 dingueries cités au dessus, je vais commencer à m’intéresser sérieusement, comme ce que j’avais déjà fait avec le black, à ce qui se trouve à l’extrême et qui se trouve être le brutal death (spoileur : y aura encore plus extrême). Là on est sur encore un autre niveau, ça peut jouer à la vitesse de l’éclair, le death growl est incroyable de puissance, les mid tempo sont destructeurs, en gros j’ai l’impression de me faire marcher dessus. Et j’adore ça. Je me ferme et m’ouvre comme un clapet, je me balance comme si je coupais des buches, exalté à l’écoute. Il m’en faut plus, encore plus. Il m’aura fallu un certain temps avant de trouvé : Pathology. Acheté au hasard au metal market du HF 2014, une nouvelle baffe musicale, et une nouvelle étape dans l’extrémisme musicale (le dernier ce coup ci !) avec le sous sous genre gracieusement nommé Slamming brutal death metal. On est dans le gras, la brutalité, y a même plus de parole audible, c’est juste du gruik (ou du coassement selon le chanteur, genre celui de Gutural Slug). Ça parle de viscère, de torture, d’histoire sanglante (y a pas mal de misogynie malheureusement même si ça tend vers le mieux au fur et à mesure). Mais alors la puissance que ça dégage, j’en tombe immédiatement amoureux ! Je découvrirais ensuite la base, Devourment, avant d’aller vers du récent, comme (vous noterez la poésie des noms) Syphilectomy, Analepsy, Abominable Putridity, Extermination Dismemberment, Cytotoxin, Korpse (celui ci découvert en concert qui partageait l’affiche avec Cytoto, je m’en suis toujours pas remis)… Bref, je ne vais pas faire toute la liste, je n’écoute quasi plus que ça et mine de rien y a pléthore de groupe. Cette passion pour le (slamming) brutal death se conjugue avec la joie des pits de concerts avec participation aux wall of death, aux circle pit, aux zombies pit, tout ce qu’on peut trouver de débile devant une scène avec une musique tout aussi débile. On se fait des bleus, on se casse la nuque, mais qu’est ce qu’on prend notre pied.
Voilà où j’en suis du metal ! Et oui, tout ça pour ça. Je fais l’impasse sur le stoner/doom et tout ce pan de la scène, j’en écoute peu et je découvre petit à petit grâce à des ami.es spécialistes. Bravo d’être arrivé jusque là, cet article ressemble à une purge maintenant que j’en suis à la fin ! Mais il permet de faire le lien avec ce que je pourrais raconter de mes concerts et festivals. Et c’était intéressant de repenser à mon parcours musical. Si vous me cherchez, je suis dans le pit. Des bises
C’est marrant mais j’ai dis ça nul part. Je cite littéralement un collectif qui met en avant du black antifa. Et c’est moi qui aurait l’esprit fermé ? 🙂
S’arrêter au Black métal c’est des nazis, c’est quand même très réducteur et pas très ouvert d’esprit.